dimanche 22 juin 2014

Les médisants






Dans le cours de la vie, la perte des illusions,
Ces bouts de perception qui se sont déchirés,
En bruits de trahison, en soupirs sans pitié,
Brisent l'hypocrisie des larmes de raison.

Les mêmes, impassibles, qui ont vu le mauvais,
Quand un amour renaît dans l'imprévisible,
Entre deux imparfaits, devenant la cible
De médisants imbéciles, porteurs de quolibets.

Mais, les mots s'envolent, les yeux vont s'égarer
Dans un profond fossé où chacun a son rôle,
Battre la liberté, construire les geôles,
Que les verbes frôlent en dictant les pensées.

Des songes pour une aimée, des bruissements tendres,
Que nul ne peut vendre, car aimer et donner
Seront à apprendre en des yeux mordorés,
Où un cœur sera prêt, où l'âme se fait pendre.

Et ces rêves sucrés, je veux te les offrir,
Ces perles de rire aux teintes satinées
Qui seront la mire des sanglots enflammés,
Des sources d'hyménée noyant les satires.


Les dignes crêtes




Des œillets en nage couvrant des yeux la vie,
Des lys sans pénurie raclant les partages
Vont écumer de rage, forcer le mépris,
Quand face aux soucis, ils feront naufrage.

Loin les coquelicots, ils se sont envolés,
Emportant la fierté qui se meurt au cachot.
Ils donnaient en des mots, la vraie sincérité.
Elle devient oubliée, libre dans son enclos.

Les prés ne sont plus verts, le lilas a trahi
Les alliances amies, les anciens adversaires,
Ignorant la misère qui dans la rue, sévit,
Une cour pour ces logis où campent des frères.

Noire est la tulipe, glauques sont ses pensées.
Le sang froid, galvaudé par de faux principes,
Déshabille les nippes couvrant la révoltée
Tuée sur un bûcher, lâchée par sa suite.

Rampe un petit gris dans ce jardin de fleurs
En quête d'un bonheur qui sans cesse le fuit
Il n'aura pas les fruits de son dur labeur
Juste cette terreur de perdre son abri

Où se cachent les fleurs, les jolies violettes
Qui donnaient la fête, annihilaient les peurs
Elles vont pousser ailleurs, loin de dignes crêtes
Que hait un esthète, elles représentent l'horreur.


Les larmes cinglantes




Le vieil arbre est usé, de ses pensées de craintes.
Il navigue sans envies, espérant cette ivresse
Que procure un baiser, ce soupçon de tendresse,
Une offrande endormie dans des allées éteintes.

La valse des roses cruelles, aux épines indécentes,
Le ballet des printemps quand s’efface un passé,
Recouvrent la bagatelle d’un pâle manteau sucré,
Un désir soulageant des émotions absentes.

Balayée par le vent, l’union fleurie tournoie.
Sur les pavés d’oubli d’un grenat couleur sang,
S’évaporent des amants, égarés dans l’instant,
Celui qui prit sa mie en parsemant l’émoi.

Sur le chemin des vies, il reste seul, abandonné,
Parcourant sa mémoire en quête d’une amitié,
Dans le froid établi des indifférents pressés,
Qui ne voient qu’un trottoir quand se meurt un paumé.

Le sel donne la lumière à défaut des sourires.
Vient la morsure du froid, délicate attention,
Pour les heureux d’hier, devenus vagabonds,
D’une destinée sans choix où se nourrit le pire.

Les oiseaux tourmentés des matinées gelées,
Raclent les miettes rassies, affamant un compère,
Qui verra se marier, la faim avec l’amer,
Quand le mensonge sévit, balbutiant ses idées.

Et le ciel vient s’ocrer, pleurant ses larmes cinglantes.
En petits bouts de blanc, quand tout apparaît noir,
Se construit le foyer, où règne un désespoir, 
Offrant l’isolement aux saveurs indigentes.

Les roses de sang s’envolent en une danse effrénée.
Elles préparent le linceul du grand-père fatigué.
Et les soupirs s’étiolent, voyant s’éteindre l’aîné,
Qui est décédé seul quand la nuit est tombée.